jeudi 3 février 2011

chapitre 29, suite

Nick avait soigneusement préparé son plan. Une arrivée par surprise chez son oncle qu’il n’avait pas vu depuis plus de quinze ans. Et encore ! Cette dernière rencontre s’était déroulée dans son entreprise et  il n’avait fait que le croiser. Pas un instant, son oncle n’avait paru s’intéresser à lui. Il lui avait même semblé que Linen faisait tout pour éviter d’avoir une vraie discussion. Nick ne l’avait pas reconnu. Ce type là le fuyait littéralement. Son oncle avait même prétexté une réunion avec les responsables de production et lui avait simplement dit qu’il le rappellerait dans les jours prochains.

Quinze ans s’étaient écoulés et le téléphone n’avait toujours pas sonné. Il était donc grand temps de provoquer une rencontre fortuite au domicile de son oncle. Nick s’était, depuis des mois, échiné à faire suivre son oncle. Les derniers événements et son subit rajeunissement l’avaient convaincu que le moment était arrivé.

Alors que Nick descendait de l’avion, son passé, son enfance avec sa mère puis sa rencontre et sa vie avec l’oncle Linen lui revinrent en mémoire. Ces souvenirs lui vrillaient l’estomac.
La première question qu’il lui poserait serait simple. Comment s’était-il trouvé sur cette route juste quand Nick en avait tant besoin ? Il ne croyait plus, et depuis longtemps, au hasard.
Si son oncle répondait correctement à cette question, il en avait une bonne centaine à lui poser, à commencer par la mort de sa mère et ses fameuses visions qu’il avait réussies à dompter au fil des années.
Alors et seulement alors, si son oncle jouait franc jeu, il lui ferait part du groupe de gamin qu’il avait réussi à presque recomposer, des cylindres de mystérieux bois qu’il avait maintenant entre ses mains.
Si, si et si, l’heure de la grande explication avait sonné !

Il continuait de ressasser comment faire pour que cette conversation se passe pour le mieux lorsqu’il ressentit le besoin impérieux de faire le point. Autrement dit, il devait fermer les yeux pour une transe impromptue. Pourquoi maintenant ? Il ne le saurait qu’après. Mais il connaissait l’état de fatigue  que ces petites séances impliquaient et leurs répercussion sur sa capacité à tenir une discussion en « maître du jeu » juste après.
Nick décida, une fois en voiture, de s’écarter de l’aéroport puis de trouver un coin tranquille pour disparaître de lui-même. Il décida aussi de s’accorder une heure de récupération avec repas  à l’appui juste après.

Il s’arrêta donc à la première station service et acheta un maximum de cochonneries. Chips, sandwichs préemballés, bonbons, soda, tout l’attirail du parfait futur obèse. Mais il savait qu’il en aurait besoin tant ses transes l’épuisaient.

C’est à la caisse, alors qu’il sortait sa carte de paiement, qu’il remarqua cinq gros quatre-quatre noirs avec vitre fumés et antennes satellites qui fonçaient dans la direction qu’il s’apprêtait à suivre après son petit tour d’horizon tout personnel.
Nick se demanda s’il était possible qu’Anua et son chéri d’agent du FBI aient pu le suivre et être déjà là ?
Oui, bien considéré, il devait faire un point tout de suite, ici sur le parking. Encombré par les poids lourds et autres véhicules, il passerait inaperçu. Il l’espérait tout du moins.
Il se gara en plein milieu du parking, verrouilla ses portes, et se cala la tête comme il put entre les bras du volant. Il ferma les yeux.  Il se félicita d’avoir loué une voiture à vitres teintées. Ce fut sa dernière pensée consciente.

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