dimanche 6 février 2011

chapitre 30, suite

Le tueur resta immobile, l’oreille toujours collée à la cheminée. Il continuait d’entendre des voix dans la maison même s’il ne pouvait comprendre ce qui se disait.

Une des voitures de la gendarmerie s’arrêta devant la maison de la mère de Claude. L’autre véhicule, une fourgonnette de dépannage d’électricité de France stoppa devant le placard de l’éclairage du village à cinquante mètres de là.

Les gendarmes descendirent de leur voiture, continuant leur discussion sur ce dérangement mal venu en pleine fête de départ à la retraite à l’un des leurs. Décontractés, pour ne pas dire débraillés, ils parlaient fort et riaient comme s’ils avaient légèrement abusé de la bouteille.
Les quatre hommes s’approchaient de la porte. Le tueur sur le toit ne se faisait pourtant aucun souci.

Lorsque le premier d’entre eux leva la main pour frapper à la porte son geste fut brutalement interrompu. Sa boîte crânienne venait d’exploser. Seule sa main resta levée quelques secondes puis retomba. Il s’affala par terre.
Ses collègues le regardaient et se ne pouvaient détacher leurs regards de la mare de sang qui se formait sur le bitume. Avant que l’un d’eux ne réagisse, un deuxième homme fut touché à la gorge. Sa tête pendait lamentablement sur le coté. Comme un canard à qui l’on vient de couper le cou, il se retourna vers ses équipiers, réussissant l’exploit de faire un pas dans leur direction.
C’est seulement à sa chute, quand la tête se détacha du reste du corps et se mit à rouler que les deux gendarmes restant prirent enfin conscience de ce qui se passait.
Ils se précipitèrent vers leur voiture, ouvrirent les portes et plongèrent à l’intérieur.

A ce moment une explosion retentit. La camionnette de dépannage venait d’exploser, une balle ayant transpercé le réservoir. 
L’embrasement fut immédiat et des pièces métalliques en flammes furent projetées à plus de trois cents mètres, passant même par-dessus les toits.
Quelques autres véhicules, volets, toitures et autres buissons d’ornement municipaux s’enflammèrent sous l’action de l’essence se consumant sur les débris en feu.
Les deux hommes qui venaient réparer un simple compteur électrique, courraient sur la route, transformés en torches humaines.

Les habitants du village sortirent sur leur perron. Deux d’entre eux s’écroulèrent avant de pouvoir voir ce qui se passait. Les balles pleuvaient et la maigre population de la communauté ne tarda pas à réintégrer leurs pénates respectives, histoire de prendre, eux aussi des armes pour se défendre de ce massacre.

Le tireur s’était concentré sur la place de la fontaine, cœur névralgique du village. Il était embusqué sur les hauteurs du village au  milieu d’un escarpement rocheux. Il avait une vue parfaite sur l’ensemble des maisons et des possibilités de replis, routes ou chemins non carrossable.

Il avait repéré les lieux depuis longtemps, connaissait chacun des habitants, leurs habitudes et les moindres recoins et caches possibles du village. Il savait aussi que sa mission allait prendre bientôt fin, que le chaman s’occuperait du véritable objectif.

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