lundi 7 février 2011

chapitre 30, suite.

Histoire de semer un peu plus la panique, le frère jumeau d’Erick, visa un stock de bouteille de gaz et le fit exploser.  Elles montèrent dans le ciel à une hauteur inimaginable avant de retomber comme une pluie de métal et de feu.
Des maisons furent traversées de la toiture à la cave comme lors d’un bombardement aérien. Une bonne dizaine de personnes, cachée ou simplement en train de fuir, armes à la main furent touchée plus ou moins fatalement.
Plutôt plus, vu le nombre de cris de douleur qui  s’élevaient dans la nuit en provenance des différentes bâtisses, maintenant en flammes, elles aussi.

Le tireur, satisfait du résultat, sortit son portable et appuya sur la touche numéro 1.
- Ah ma p’tite mère, S’cuse moi, Carla, là tu serais vraiment fière de moi. Toutes ces années n’ont pas été inutiles. C’est toi qu’avait raison ! 

- Et la mère Mazère elle est ou ? Obtint ‘il comme seule réponse.

- Une seconde, je jette un coup d’œil.  Le chaman se déplace vers le bord du toit et va passer à l’action. Attends, Carla, je te fais un « live » en dir…

- Tais-toi ! J’ai autre chose sur le feu ! Rappelles-moi dans deux heures, OK ? Et que les cibles soient E L I M I N E S, on est bien d’accord ?

- Compris, compris ! Pas la peine de te fâcher toute rouge Carla, je veille au grain et je te..

Pour la deuxième fois le snipper fut interrompu :

-Les grosses, j’m’en  tape ! Ce que je veux c’est la chef, tu peux assurer ça au lieu de bavasser ? A tout à l’heure mon beau Galen… Et pas de bêtise, c’est primordial !

Le tireur fou fut ravi d’entendre celle qu’il considérait comme sa véritable mère, l’appeler par ce nom.
Galen, non d’un chien ! ! Le dieux des Enfers et de la destruction. La consécration pour lui que Carla n’avait toujours appelé que toi, eh petit, mon loup et autres noms aussi impersonnels. Il eut une pensée pour Erick et se jura de le secourir dès cette petite fête terminée.

Le chaman était passé à l’action. Il s’était balancé de la gouttière à travers la fenêtre du deuxième étage. Il atterrit avec souplesse au milieu des morceaux de verre. Rapidement, comme un tigre encerclant sa proie dans la jungle, il se mit à la recherche des femmes qu’il devait éliminer.
Sans se soucier des petits morceaux de verre plantés sous ses pieds, il se rendit vers la cage d’escalier et descendit les deux étages en direction du rez de chaussée.
Il se fichait pas mal des traces de sang que laissaient ses pieds ensanglantés. Il était en chasse et le son venant de la pièce qui devait servir de dortoir l’aimantait comme le Nord pour l’aiguille d’une boussole.
Un bruit venant de l’autre coté le stoppa dans son élan. Les deux gendarmes s’étaient extraits de leur voiture et tentaient de trouver refuge dans la maison. Ils avaient complètement oublié pourquoi ils étaient venus dans ce maudit village.

Ils entrèrent, enfonçant sans difficulté ce qu’il restait de la porte qui avait, elle aussi, pris feu et s’était consumée, un gros morceau de métal encore fiché en son milieu.
Une fois à l’intérieur, les deux hommes s’approchèrent de la cheminée, élément rassurant et familier au milieu de ce chaos.

Le chaman s’avança vers eux dans la pénombre. L’attaque fut aussi fulgurante qu’efficace.
Il précipita le premier des gendarmes contre le manteau de la cheminée, d’un violent coup d’épaule. Dans le même geste, il arracha à mains nu la veine jugulaire du second. Le sang se mit à gicler un peu partout dans la pièce le temps que l’homme se retourne pour voir qui venait de lui toucher le cou. Il n’avait pas, tout de suite, senti la douleur et il était maintenant trop tard pour qu’il espère émettre le moindre son.
Couvert de sang, le chaman se fit un devoir de terminer le gendarme, à terre, assommé, en ouvrant l’insert et en le projetant dedans la tête la première. La chevelure toute militaire s’embrasa immédiatement tout comme le haut de son blouson de fonction.
Il ne cria pas. Il ne pouvait que gémir tant son visage avait souffert du choc initial contre la grosse poutre  surmontant l’ancienne cheminée.

Le chaman ne prêta aucune attention à l’horreur qui se déroulait devant lui. Un dernier coup de talon à la base  de la nuque et il se détourna du représentant de l’ordre qui cloquait et noircissait à vue d’œil. Seuls, quelques gargouillis infâmes et une odeur de chaire brûlée témoignaient de la fin de la carrière d’un tranquille gendarme de campagne.

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