lundi 14 février 2011

chapitre 31

Chapitre XXXI


Carla roulait à tombeau ouvert. Les autres voitures tentaient de la suivre mais elle devait ralentir pour les attendre dès que la route devenait sinueuse.
Les trois hommes à l’arrière ne se rendaient pas compte de ce petit manège. Ils semblaient pourtant émerveillés bien qu’ils soient serrés comme des miettes de thon en boîte. Ils regardaient la routes qui défilait au grès de ce que laissaient éclairer les phares et  les travers de leur conductrice. Ils semblaient subjugués par tout ce qui les entouraient. Le ciel étoilé, les vastes étendues obscures et les rares constructions qu’ils croisaient.

- Du calme les garçons ! Ca sent un peu trop la testostérone ici. Je sais que ça fait un bail que vous n’avez pas fait de ballade, mais vous aurez l’occasion de vous défouler plus tard, OK ?
Pour toute réponse, Carla n’eut droit qu’à des hochements de têtes qu’elle entr’aperçut par le rétroviseur. Elle reprit :

- On arrive dans vingt minutes et si vous faites ce que je vous ai dit, ce décor de rêve vous appartiendra. Alors, concentrez-vous ! La rapidité de votre action sera déterminante.

A une vingtaine de kilomètre de là, Nick pestait contre sa voiture. Elle ne tenait pas la route et commençait à chauffer. Il devait constamment regarder la jauge de température et ralentir dès qu’elle passait dans la zone rouge.

Pourquoi n’avait-il pas pris un quatre-quatre ? Qui étaient les personnes qui avaient filé sous son nez à la station-service ?
Si c’était les fédéraux et Anua, ils couraient droit au suicide. Il penchait plus à une réunion en vue d’une action future. Ils n’étaient plus que quelques centaines et après leur succès de ce soir ils n’hésiteraient pas à accélérer le mouvement.

Le rôle de son oncle dans cette histoire lui paraissait insensé. Qu’avait-il à gagner de l’élimination de ceux qu’il avait jusqu’à ces dernières années, protéger ? Les avait-il guidé simplement pour les faire disparaître plus facilement.
Au souvenir de son enfance et de la manière dont Linen s’était éloigné de lui  comme s’il n’avait jamais existé, il pouvait raisonnablement se poser la question. Son « cher » oncle l’avait-il récupéré simplement pour ne pas laisser un ennemis dans la nature ? Il ne pouvait le croire.
Il aurait bien besoin des dons d’Anua et Claude, s’il les avait mis en œuvre !
Concentré sur ses pensées  et aux différentes hypothèses possibles, il en avait oublié sa jauge. Sa voiture, une vieille berline « made in America », se mit soudainement à perdre de la puissance. De la vapeur s’échappait du capot et lui bouchait la vue. Puis, plus rien !
Nick n’eut pas à freiner longtemps pour s’arrêter. Il essaya de se mettre sur le bas côté mais n’y arriva que partiellement. L’arrière de son épave dépassait largement sur une partie de la route cabossée.
 Carla et sa suite d’hommes ébahis, arrivaient devant la maison, pour le moins, cossue du boss.

C’était une large bâtisse, en « U » , construite en pierres blanches. Même dans cette nuit noire elle se distinguait aisément.  Chacune des trois ailes de deux étages était surmontée d’un dôme vitré.  Le verre était d’ailleurs présent partout. De larges baies vitrées s’intercalaient élégamment entre chaque arche de pierre de taille. Le premier étage avait été bâti de la même façon, les arches surmontant celles du rez-de-chaussée. Cet ensemble de pierre et de verre aurait été accueillant si les dômes disproportionnés  ne venaient gâcher troubler l’œil.

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