samedi 5 février 2011

Chapitre 30

CHAPITRE XXX

Massacre au village

La mère de Claude était inquiète. Non pas pour les femmes qu’elle devait accompagner jusqu’à la naissance de leurs futurs enfants mais par la coupure totale de courant qui la privait de tout moyen de communication. Avec ces nouveaux téléphones reliés à Internet, il fallait avoir aussi l ‘électricité. Cet isolement ne lui disait rien de bon. Le plus petit des craquements la faisaient sursauter.
Les six femmes, elles, s’étaient regroupées autour du foyer de la cheminée et discutaient à voix basse comme contaminées par le silence et l’obscurité qui régnaient alentours.

Dehors, perché sur le toit à coté du conduit de la cheminée, le chasseur entendait la discussion. Il se réjouissait de cette ambiance qui se tendait.
C’était pour lui l’assurance d’une bonne récolte. Dopamine, adrénaline, épinéphrine, trois des quatre neurotransmetteurs qui véhiculent dans notre cerveau nos réactions en cas d’état de stress lié à un combat à mener, d’une peur irrationnelle du cerveau, allaient faire « son petit quatre heures ». Quatre heures du matin bien entendu ! Il ne put réprimer un large sourire dévoilant ses dents taillées en pointes luisait dans cette nuit pourtant très sombre. Heureusement pour lui, seules les chauves-souris avaient pu voir cette inquiétante dentition.

Mais pour l’instant, il se devait d’être patient, de se concentrer à l’extrême. Les proies devaient être fatiguées, à bout de nerf pour que la fête soit complète, et la récompense totale.
Malgré le froid et le vent glacé qui descendait des montagnes encore enneigées à cette époque de l’année, l’homme, torse nu, restait plaqué sur le toit sans un frisson. Une seule chose l’inquiétait. Il n’avait pas entendu la responsable du groupe depuis dix bonnes minutes. Et dieu sait qu’elle était expérimentée, cette garce ! Il n’attaquerait pas s’il ne pouvait la localiser.

La mère de Claude avait écris neuf mots sur son bras gauche, gage de silence par rapport au papier et le montrait à toutes les futures mères, un doigt sur la bouche en guise d’avertissement. Pas un commentaire et faites ce que je vous demande !
Chacune des femmes prirent connaissance de ces mots : DANGER ! Porte de derrière. Plan de repli, trente minutes !
Pour les calmer, elle leur prit la main à tour de rôle pour faire baisser la tension qui pouvait provoquer une erreur fatale au moment où toutes devaient rester calmes et concentrée sur le plan élaboré à leur arrivée.
Puis elle prit la parole comme si de rien n’était :

-   Alors, Mesdames !  La panne de courant vous inquiète ? Ici cela arrive souvent, nous ne sommes que dans un petit village de montagne, pas dans une de ces grandes villes d’où vous venez.

Aucune des femmes ne répondit. Madame Mazère enchaîna :

- Allons nous coucher, nous serons mieux pour le voyage de demain. Les routes sont sinueuses ici. Et dans votre état, la nausée arrive vite. Allez, s’il vous plaît, enlevez vos chaussures et allons dans la chambre. J’ai allumé le poêle à pétrole, il y fera plus chaud qu’ici qu’ici.

Sur le toit, le tueur s’inquiétait. Pourquoi personne ne répondait à la guide ?  Comment allait-il savoir le bon moment pour attaquer ?
Se déplacer maintenant  n’était pas sans risque sur ce toit aux tuiles si mal fixées. La chef de meute se doutait de quelque chose, il en était sûr. Cette putain de bas étages était bien trop expérimentée pour faire les choses simplement.
Il allait lui montrer ! Il s’occuperait d’elle en premier. Les autres se comporteraient alors comme des poules affolées par l’irruption d’un renard dans leur poulailler. Et « le coq » serait mort ! Il attendrait donc de sentir le bon moment pour…

Il fut interrompu dans ses pensées par un son lointain mais pourtant facilement reconnaissable. Des véhicules équipés sirènes se rapprochaient  rapidement. Puis le bruit strident qui vrillait ses oreilles, cessa. S’il ne pouvait les voir, sa connaissance de la route menant au village lui disait qu’ils seraient là dans une petite dizaine de minutes. L’arrêt des sirènes disait que les deux voitures de la police venaient de s’engager sur la minuscule route menant au village.

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