vendredi 22 octobre 2010

fin chapitre 2

Qu’il n’aille pas à l’école, il pouvait le comprendre, cela lui était déjà arrivé par le passé. Mais que sa mère accepte d’être une esclave domestique et serve de punching-ball jusqu’à ce qu’il soit obligé d’intervenir et dérouiller à son tour pour rien ! Pour qu’à la fin, ils soient tous deux tabassés jusqu’à y rester à terre, inerte et juste assez conscient pour ne plus bouger. Non vraiment, il ne comprenait plus rien !
Il lui fallait agir ! Pas besoin d’être devin pour sentir l’urgence de la situation. Surtout depuis qu’il avait entendu « beau-papa » discuter au téléphone, sûrement avec oncle Linen, vu son ton courtois et déférent. Il était question entre autres d’un départ au printemps prochain pour la côte est. Si c’était de leur départ dont il s’agissait, le printemps prochain paraissait une date dépassant largement la date limite de consommation. D’ici là, ils seraient déjà partis mais les pieds devant. Alors oui, il lui fallait agir. Au moins tenter quelque chose pour éviter le pire.

Sa décision était prise. Il se devait de profiter de la première opportunité qui se présenterait. Pour la première fois de sa vie, il n’avait rien dit de ses projets à sa mère. Il ne voyait pas d’autre issue à cette situation, sinon la mort. De qui ? La sienne, celle de sa mère ou comme il le désirait de plus en plus, celle de cette brute dégénérée.
Le garçon n’attendait plus qu’une occasion. Il devenait urgent qu’une opportunité se présente car il n’était pas sur que lui et maman puissent encaisser encore un an sans dommage irréversible les coups de poings, de bottes et de tout ce qui passait entre les mains de ce primitif.
Cependant depuis une bonne dizaine de jours il faisait chaque nuit des rêves d’une autre vie. Des frissons le parcouraient sans cesse, sans qu’il n’arrive à déterminer s’ils venaient en réaction des coups reçus ou comme des signes annonciateurs d’un changement, du passage à l’action. Mais voyant sa mère résignée comme il ne l’avait encore jamais vu, il redoutait que le changement ne puisse se dérouler sans qu’il n’ait à agir seul. Et cela lui faisait peur tant il était habitué à toujours demander l’avis de sa mère.

C’était à lui d’être sur ses gardes pour éviter tout incident si quelque chose devait se produire. Il était maintenant assez grand pour savoir que sa mère avait accepté de ne pas mettre les voiles avant la date fixée, si celle-ci, qu’il avait entendu au vol d’une conversation téléphonique, les concernait bien. Sans compter que ses frissons, sensations, rêves et autres sueurs froides indiquaient le plus souvent une partie de la vérité future, il le savait maintenant depuis plusieurs années. Même s’il n’arrivait pas à mettre un terme exact sur ce qu’il ressentait, ces signes annonçaient quelque chose de mauvais du genre changement radical. Ou alors ce n’était que les signes que son corps douloureux et couvert de bleus ne tiendrait plus longtemps.
-Ouais ! c’est plus pas possible et faut qu ’ça change. Il avait terminé ses réflexions là dessus, ballotté à l’arrière du pick-up, sur le chemin de « Pochtron-ville ».

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