jeudi 28 octobre 2010

fin chapitre 6

Devant ce discours ferme et directif, le jeune garçon comme hypnotisé par son interlocuteur, obtempéra et monta dans la magnifique limousine sans même s’apercevoir de la taille gigantesque du véhicule. Il se dit simplement qu’au point où il en était, faire un bout de chemin en voiture ne lui ferait pas de mal et permettrait de distancer ses poursuivants. Les distancer !
Oui mille fois oui  ! ! Et quels que soient ces ennemis, ces gens qui lui avaient enlevé les seules personnes qu’il aimait en ce bas monde ! C’était la priorité de priorités. Il le ressentait de tout son être.
 Une fois le garçon installé dans la voiture, l’homme s’adressa à son chauffeur et lui donna un ordre sans qu’il ne comprenne de quelle langue il s’agissait. Puis se retournant vers lui, le vieil homme repris à son intention :
- Plus de problème p’tit gars, Te voilà hors de danger ! Maintenant c’est à toi de décider ce que tu veux faire de ton avenir.
La limousine filait maintenant dans la campagne déserte. L’homme reprit :
- Tiens, boit un peu, petit. Et repose-toi. Mais on aura le temps d’en reparler, j’en suis sur. D’abord, il faut mettre de la distance entre eux et nous et puis nous en discuterons plus sérieusement. OK p’tit gars ?
- Voui m’sieur réussit il à répondre, l’épuisement commençant sérieusement à se faire sentir.
Il ne releva pas le « nous » que l’homme avait utilisé.
- Mais comment sait-il tout ça ? Que veut-il dire quand il parle de l’avenir ! Quel avenir ?
La tête du garçon commençait à tourner. Les événements de la journée s’estompaient rapidement dans le brouillard qui envahissait son cerveau. Sans s’en rendre compte, il s’affala sur la confortable banquette de la limousine.
- Te souviens-tu de l’eau si claire ? Lui demanda l’homme coupant court aux réflexions confuses du garçon.
- Mais qu’est ce qu’il raconte bon dieu ? De l’eau claire ? Arriva à penser le garçon alors qu’il tentait vainement de résister à l’engourdissement qui le gagnait.
 La vision du jeune garçon se troublait de plus en plus. Avait-il été drogué ?
 Il ferma les yeux et emporté dans un tourbillon où s’entrechoquaient des fragments d’images de la journée puis s’endormit non sans avoir pu marmonner dans un dernier effort : Je les retrouverais, les…les frangins, hein ?
Sur ces derniers mots, il s’écroula sur la banquette, écrasé par le stress et la fatigue. Il dormait profondément, l’air enfin serein. Sa respiration était redevenue calme et régulière.
Il rêvait d’un torrent idyllique serpentant entre d’énormes rochers blancs, recouverts d’une mousse épaisse et abondante. L’eau se jetait en cascade dans une large vasque d’eau transparente illuminée parle soleil. L’adolescent se détendit et sourit dans son sommeil. Il entendait les rires des enfants qui l’entouraient et qui sautaient dans le torrent. Lui-même se jeta du haut de la cascade. Levant la tête, il vit qu’une nature vierge et abondante l’entourait. Une bienveillance émanait des immenses arbres qui surplombaient le point d’eau. Il ressentit un sentiment de sécurité qu’il ignorait pouvoir exister.
L’homme assis en face de lui était en train de sortir de sa sacoche un cylindre de bois usé et brillant au point de luire sous les phares des voitures venant en sens inverse. Il l’examina un long moment comme hésitant à en faire usage. L’homme exerça alors une pression à l’arrière de celui-ci. Une longue aiguille de couleur ivoire sortit du cylindre. L’homme approcha la pointe de l’aiguille de la tempe de l’adolescent avec une précaution toute chirurgicale. Une deuxième pression l’arrière du cylindre fit s’enfoncer la longue pointe dans la tempe du garçon endormi. Il la laissa une quinzaine de seconde en place avant de la retirer, de refermer le mécanisme et de ranger l’objet dans sa sacoche. Il regarda le garçon l’air dubitatif et lui déclara sachant qu’il n’aurait pas de réponse :
- Allez, petit ! Grâce à cela, tu progresses de centaines de milliers d’années d’évolution, alors ne m’en veut pas !

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