vendredi 14 janvier 2011

chapitre 26... si ça passe ???

Monsieur Solder venait juste de refermer son portable. Il le manipulait entre ses doigts comme s’il pouvait triturer la conversation qui venait de s’achever. Entendre chaque intonation de son interlocutrice.
Il connaissait bien le ton qu’avait pris Carla et n’aimait pas ça ! Il la connaissait par cœur, la trouvait performante pour une pièce rapportée mais cette conversation le laissait dubitatif.  Carla n’avait-elle pas cédé au principal défaut de ses congénères abâtardis, le sentiment ou dans ce cas précis, le ressentiment.  Et si tel était le cas, que préparait-elle ?
Il devait vite le découvrir pour garder la main sur le jeu. Il ne s’était pas sacrifié toutes ces années, fondu dans la peau d’un autre pour rien ! Il sentait la colère gronder en lui et ne s’aperçut même pas qu’il venait de broyer son téléphone entre ses mains. De petits morceaux de plastique s’enfonçaient dans sa chair faisant couler son sang sur le sol immaculé de la grande pièce vitrée.  Il décida d’aller prendre conseil auprès de la seule personne pouvant le renseigner, le maître. A peine avait-il franchi le seuil de la pièce, que de petites épines commençaient à sortir du sol là où le sang s’était répandu.
Deux minutes après d’étranges cactus en forme de cornet poussaient à grande vitesse, se repaissant de  leurs maigres entrelacs de racines des quelques rares traces de sang qui restaient à terre.

*******


Anua était effondrée et folle de rage. Pourquoi s’en prendre à son père et comment avait-on pu lui faire cela ? Pour quelques morceaux de bois  étranges ? Pour des cylindres-sceaux qu’elle n’aurait pas du trouver à certains endroits ?
Même les chefs de l’orthodoxie historique n’auraient pas osé agir de la sorte. Et comment auraient-ils su pour la maladie de son père ?
Depuis deux heures qu’elle était rentrée chez elle, tout cela tournait dans sa pauvre caboche déjà bien fatiguée.
Allongée sur son lit, Anua attendait Raph, ce traître, félon entre tous, qui l’avait lâchement abandonné à son triste sort dans l’épreuve la plus difficile de sa courte vie.
Oh, bien sûr, Monsieur avait le beau rôle ! Il devait enquêter, rassembler des indices et retrouver ce monstre, ces monstres ! !
Et elle alors ? N’y avait-il pas, sur place, une dizaine de flics subalternes capables de faire ces petites choses ?
Décidément personne ne comprenait rien à cette histoire. Elle l’avait dit à Raph en sortant de l’hôpital. C’était elle, le centre de l’affaire. Son père n’avait-il pas été enlevé par sa faute, que tout était lié à ses découvertes ?
Elle devait faire quelque chose. Utiliser sa capacité de déduction pour remettre les pièces de ce puzzle morbide en place.
Que savait-elle ? D’abord, elle avait fait ces étranges découvertes qui dérangeaient visiblement pas mal de gens, même à la fondation. Puis deux personnes dont l’une semblait  connaître beaucoup de chose sur elle, s’étaient battues chez elle. Enfin son père enlevé par un ou des assassins qui n’avaient pas juger bon de l’achever parce qu’il était malade.
Et ce dont qui s’était développé lors de cette macabre histoire policière, que venait-il faire là dedans ? En quoi pouvait-il lui être utile ?
Anua avait pris sa décision ! ! Elle allait filer à son bureau, quitte à en enfoncer la porte et récupérer ces cylindres si mystérieux. Après, elle allait voir ce qu’elle pourrait en tirer par le laboratoire du FBI et d’autres, indépendants qu’elle connaissait, si cela ne suffisait pas.
Elle noua ses cheveux habilement à l’aide d’un stylo bille, mit son manteau et sorti en claquant la porte. Billie, toujours recluse dans la chambre d’Anua, se décida de se lever et courue derrière son amie. Trop tard, l’ascenseur descendait déjà.
Billie, malgré le mal de tête qui lui vrillait encore le tête, se précipita dans l’escalier, sachant parfaitement que son amie risquait de s’attirer encore plus d’ennuis avec ses décisions à l’emporte pièce.

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