jeudi 27 janvier 2011

Chapitre 28, suite

Claude ou ce qu’il restait de lui, Tourna la tête, ouvrit la bouche. Mais pas un son ne sortit de l’orifice. Au lieu de cela, Il se précipita dehors, grimpa le perron quatre à quatre et s’arrêta net devant l’imposante porte en chêne vernie. Son nez frôlait la porte. En fait, ses fonctions olfactives, décuplées par la chose qui le dirigeait, étaient entièrement occupées à humer ce qui se trouvait à l’intérieur de la bâtisse.
Charlène le rejoignit, encore sous le choc de la conduite de Claude et de sa goujaterie. Mais qu’était devenu le frêle et gentil jeune homme qui avait réussi à la convaincre de partir avec lui ? A partir de maintenant, elle décida de rester légèrement en arrière de cet étrange personnage.

Le jeune homme entièrement soumis aux végétaux qui dirigeaient son cerveau, sentit une odeur. Sa propre conscience compris qu’il y avait quelqu’un dans la maison et qu’il ne s’agissait pas de Nick. Il recula de la porte, reprenant peu à peu le contrôle de sa personnalité, cette satanée chose en lui rendant un peu d’espace de réflexion. Il se retourna vers Charlène :
- Mais qui est dans cette maison, bon dieu ? Il a une odeur si forte ! Ca ressemble à l’odeur d’un malade en phase terminale, voir même d’une bête morte !
- Rassurant, mon p’tit Monsieur « je-change-d’humeur-comme-de-chemise » ! Et si on entrait voir, non ?
La jeune femme passa devant Claude qui ne pouvait qu’admirer le courage de la jeune femme. Avec tout ce qui lui avait fait subir, elle n’avait même pas demandé le début d’une explication sur son comportement. Et pourtant, il y en avait des choses à dire !

Sans se démonter le mois du monde, la secrétaire composa le code permettant la neutralisation de l’alarme et l’ouverture de la porte. Une fois la porte ouverte, elle agrippa Claude par la manche, le fit entrer à son tour, puis referma la porte avant de recomposer le code à l’intérieur de la villa. Au moins il n’y aurait pas d’alarme et donc pas de policier dans les parages. C’était toujours ça de gagné dans cette journée de fou.
Elle ne savait pas pourquoi, mais elle faisait confiance à son nouvel ami français malgré toutes ses bizarreries.
- Allez, l’homme qui renifle les portes, on va ou ? Parce que moi je ne sens rien, j’te signal !
Claude avait gardé dans sa mémoire le « fil » de cette puanteur.
- Pas de problème, miss j’ai peur de rien, on y va. Mais je ne sais pas ce qu’on va trouver !

Il s’avança dans l’immense hall d’entrée  puis se dirigea, doucement d’abord puis de plus en plus vite vers une porte qui menait visiblement au sous-sol. Charlène lui avait emboîté le pas comme un fidèle page envers son chevalier.
Claude ouvrit la lourde porte et descendit l’escalier. Si les marches du premier niveau étaient recouvertes d’un superbe marbre blanc qui brillait de mille feux sous la lumière des appliques, il en était tout autrement pour la suite de la descente. Du ciment brut, de vieilles ampoules ça et là, accrochées au plafond, rendait l’atmosphère plus pesante.
Quatre niveaux plus bas, Claude s’arrêta net. C’était là, juste devant lui. Juste derrière la troisième porte  du corridor qui se présentait devant eux! Il demanda à Charlène :
- Tu sens maintenant ?

- Je commence en effet à sentir une drôle d’odeur. Mais ça peut aussi venir du moisi qui recouvre les murs, non ?  Jamais je n’aurais imaginé qu’il y avait un puits sans fond sous cette bâtisse.  C’est encore loin ?

- Non, ce ne sont pas les murs, oui et il y a encore cinq autres niveaux de sous-sol et non ce qu’on cherche se trouve juste là, derrière la troisième porte à gauche. J’ai bien répondu à tes questions, Charlène ?

La jeune femme, hocha de la tête affirmativement et esquissa un timide sourire, contente d’avoir retrouvé le Claude qu’elle aimait bien avec son sens de la répartie.

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