jeudi 20 janvier 2011

Chapitre 27, suite

Claude et Charlène avaient eu le temps de faire plus ample connaissance dans le magnifique jet de Nick Dorlan.
Bien sur, ils étaient très différents l’un de l’autre et la barrière de la langue n’avait rien arrangé. Il s’en était suivi quelques quiproquos longs et compliqués à démêler. Mais ils avaient eu pour avantage de provoquer de gros fou rires qui avaient bien détendu l’atmosphère entre eux et éloigné pour un moment l’inquiétude au sujet de Nick.
Alors  qu’ils se posaient tout en douceur sur un minuscule aérodrome situé à moins de quinze kilomètres de la résidence « Dorlan », Claude reçu une nouvelle alerte dans sa tête : il devait de toute urgence contacter sa mère. Quelqu’un cherchait à s’en prendre à elle ! Il vit même, l’espace d’un millième de seconde le visage de l’homme en question.
Si cette image correspondait à la réalité, on ne pouvait même pas parler d’un homme comme  Claude définissait l’être humain ! Non, il ne s’agissait que d’une bête, assoiffée de sang  et ne ressentant pas la moindre émotion. Claude n’avait vu que son visage mais cela lui avait suffit pour comprendre à quel genre monstre il avait affaire.
Pire qu’un tueur en série, anonyme dans la foule, cet « animal » avait des yeux jaunes, écarquillés et remplis de haine pour ses prochaines victimes. Dans vision furtive, Claude l’avait vu comme au cinéma, en un rapide travelling arrière. Ce visage monstrueux  s’accompagnait d’un corps massif, musculeux et recouvert de cicatrices longues et semblant former un motif. Il avait juste eu le temps de le remarquer. L’homme, le monstre avançait torse nu, seulement habillé d’un pantalon noir. Plus effrayant encore, il s’avançait dans la nuit sans la moindre gêne et commençait l’escalade d’un mur qu’il avait reconnu immédiatement, la maison du village !
Claude, une fois l’avion arrêté, se précipita sur la pauvre Charlène pour lui hurler de le conduire dans le cockpit, pour voir le pilote. Il lui expliqua en la traînant, tant que faire se peut, entre les sièges, le bar et autres aménagements luxueux mais encombrants pour une carlingue d’avion, jusqu’à la porte encore fermée de la cabine de pilotage.
Il tambourina à la porte jusqu’à ce que le pilote daigne enfin l’ouvrir. L’homme, de large stature, sa casquette toujours vissée sur la tête, ne laissait rien voir de la cabine située derrière lui. Claude, se retourna vers Charlène et lui expliqua dans anglais plus qu’approximatif, tant il était sous l’émotion de sa vision, qu’il devait absolument se servir de la radio de bord pour joindre la police en France.
Son état d’excitation et son visage blanc comme un linge et secoué de spasmes divers, convainquirent la jeune femme de parler à ce si beau commandant de bord.
Charlène lui trouvait même une légère ressemblance avec son patron chéri qu’ils étaient venus « soit disant » sauver. Elle n’en était toujours pas vraiment convaincue, mais un peu d’action l’amusait.
Après quelques minutes d’explication avec le pilote, elle parvint à le convaincre d’appeler la police de Boston pour qu’il se mette en relation avec la police française.
Alors que capitaine à la casquette indévissable, tentait d’entrer en relation avec la police, par le biais de la tour de contrôle, Claude se mit à trembler et frissonner comme si la peste bubonique venait de s’attaquer à lui.
Le temps que le pilote se retourne pour voir se qui se passait, Charlène s’écarta vivement, pour laisser cet étrange français s’affaler de tout son long  sur l’épaisse moquette qui recouvrait le sol du jet. Le commandant, laissa choir la radio et se précipita sur Claude, encore secoué de spasmes et la bave aux lèvres.

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