mardi 18 janvier 2011

Chapitre 27, suite

Au même instant où Claude s’engouffrait dans l’ascenseur de l’immeuble du bureau de Dorlan, Anua passait sans problème la barrière de sécurité de l’institut scientifique « Sciences research » où elle travaillait il n’y avait pas encore si longtemps.
Par bonheur, le garde à l’entrée la connaissait bien et revenait de maladie et n’était donc pas au courant de sa mise à pied. Le plus difficile commençait.
Anua espérait du fond de son cœur que sa carte magnétique qui lui permettait d’accéder à  son bureau où elle avait caché ces fameux « cylindre en bois de bambou » marchait encore. On lui avait repris sa carte d’accès aux différents laboratoires mais pas celle des « quartiers administratifs ».
Arrivée dans l’immense hall d’entrée, elle salua d’un grand signe de la main le réceptionniste quand il leva la tête de ses écrans et lui fit un large sourire. Le garde la scruta un instant, leva nonchalamment la main avant de se replonger dans le visionnage de son match de hockey. Ce petit détail avait son importance et Anua savait que les différents vigiles de l’accueil passait leur temps devant la télé au lieu de regarder la vingtaine d’écran de surveillance de l’immeuble.
Elle se dirigea vers l’ascenseur qui menait à son bureau et passa sa carte dans le lecteur, l’air le plus décontracté qu’elle pouvait afficher.
Avec étonnement et soulagement la porte de l’ascenseur s’ouvrit avec un « ding » salvateur.
La jeune femme appuya sur le bouton du troisième, celui de son bureau et songea que le plus difficile était derrière elle. Elle avait tort.

*******

Claude parvint, après un bon quart d’heure de recherche dans le dédale de couloir de l’immense « Chrysler building », à trouver les bureau de Dorlan investissement. Il se retrouva, à l’accueil,  face à une jeune femme plongée dans la lecture d’un volumineux magasine féminin. Il toussota, histoire de montrer à la réceptionniste qu’il était bien là.
Il dut répéter trois fois  et de plus en plus fort ses raclements de gorge avant que la jeune femme ne lève les yeux et ne les plonge dans ceux de Claude.
- Oh pardon !  Je ne vous avait pas entendu … Vous êtes malade ? Vous désirez une pastille contre la toux Monsieur ?
Le naturel et le charmant sourire de la jeune femme déconcerta Claude qui resta muet plusieurs secondes. La très belle réceptionniste continuait de le fixer droit dans les yeux, accentuant son malaise. Il finit par articuler :
- Excusez-moi ma je, euh dois, euh voir Monsieur Dorlan au plus vite…..s’il vous plait Mademoiselle .
- M’sieur Dorlan ? Vous avez rendez-vous ? Vous êtes Monsieur ?
Dit elle sans le lâcher des yeux et affichant des dents aussi blanches et brillantes que si elle participait au tournage d’une publicité pour un dentifrice.
- je m’appelle Claude….Enfin …Monsieur Mazère et je sors de l’avion en provenance de Paris pour voir Nick Dorlan, Mademoiselle. Auriez-vous l’amabilité de bien vouloir le…
- De Pariiis ! quelle chance vous avez ! C’est la ville la plus romantique du monde ! Je rêve d’y aller mais vous savez avec mon salaire, c’est pas demain que je pourrais m’y rendre ! Enfin, c’est la vie, pas vrai ?
Claude n’en revenait pas de la décontraction de le jeune femme  devant lui. Elle travaillait dans un bureau d’investissement quand même, pas dans bar de seconde zone ! ! !
- Mademoiselle, s’il vous plait, écoutez-moi, OK ?  Il est urgent que je voie Nick Dorlan. Pouvez-vous simplement lui dire que suis là. C’est urgent ! Vous connaissez ce mot, URGENT ? dit-il en accentuant chaque intonation de ce dernier mot.
- I M P O S S I B L E lui rétorqua la jeune femme sur le même ton sans se départir de son sourire spécial blancheur.
- Mademoiselle, si je vous demande de le prévenir, c’est que c’est très urgent, vous comprenez ?
- Bien sur que je comprends, je ne suis pas idiote, Jeune homme. Nick, enfin Monsieur Dorlan n’est pas là, vous me suivez ?
- Et il doit revenir quand ? Demanda Claude.
- Ben c’est que c’est le patron, il va et viens à sa guise, vous me suivez toujours ?
Ca y était !  Elle le prenait pour un débile maintenant…Un comble !
- Ecoutez, Jeune fille, repris Claude avec sa plus grosse voie. Je viens de loin, je suis fatigué et je vous demande juste si vous savez si votre patron dois revenir et quand, vous me comprenez ?
- Ok, ok,ok, pas la peine de monter sur votre « grand cheval » rétorqua la splendide jeune femme. Monsieur Dorlan n’est pas là, et je ne sais pas quant il revient. C’est plus clair, là ?
Claude ne savait plus quoi dire. Il décida de jouer le tout pour le tout avec cette charmante jeune femme qui jouait à merveille le rôle d’idiote…A moins qu’elle ne le soit vraiment !
Il reprit sur un ton plus calme :
- Si je débarque chez-vous, ici directement de Paris, c’est uniquement pour prévenir votre boss d’un grave danger qu’il court ! Vous aimez votre boulot et votre patron ?
La jeune femme relâcha ses zygomatiques et blêmit instantanément à ces mots.

-   Bien sur que j’aime travailler avec Nick !  C’est le meilleur et le plus gentil des hommes et…
Claude la coupa en décidant de profiter de son désarroi :
-   Si vous tenez à lui, je vous conseille très fortement de me donner un endroit où le rejoindre ou de me donner un numéro de téléphone où je puisse le joindre ! Je vous jure que sa vie est en jeu, Mademoiselle.
La jeune femme parut chanceler un moment, ouvrit la bouche, puis arriva enfin à retrouver le son.
- Je…Je…n’ai…aucun moyen de le joindre, il est parti, il y a plusieurs jours…Il ne viens pas tous les jours vous savez… Vous êtes bien Claude Mazère, c’est ça ?
Claude acquiesça de la tête. La jeune femme reprit :
- Ben, Monsieur Mazère, je ne sais pas où est Nick en ce moment mais il m’a dit que vous étiez très important pour lui et que je devais vous le passer tout de suite si vous téléphoniez. Je vais donc vous faire confiance. La seule chose que je sais, c’est que Nick devait voir son oncle ce soir. Mais je ne sais absolument pas où ! Son oncle possède plusieurs résidences, c’est un homme très riche mais ce que je peux vous dire, c’est que sa résidence principale se trouve en Californie. Même s’il en a une autre ici sur la côte est.

La jeune femme parlait maintenant sur un rythme si rapide que Claude avait du mal à la suivre. Son anglais n’était pas si bon en fin de compte. Mais à l’évocation d’une résidence sur la côte est des USA, son esprit se réveilla, comme si une lumière rouge venait de s’y allumer.

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