mercredi 26 janvier 2011

Chapitre 28, suite

- Alors, rassuré le p’tit frenchie à sa « MONMON » ? Demanda Charlène qui n’avait pas la moindre idée de la vision cauchemardesque de Claude.

- Pas vraiment, mais on fera avec, chérie ! Merci de vous inquiéter pour ma « monmon » comme tu dis.

Il se tourna vers le pilote qui avait entre temps, renvoyé l’ambulance et le remercia chaleureusement pour toute son aide. Le géant moustachu, se contenta de sourire et d’ajouter :
- Du moment que je ne vous ai pas de nouveau dans mon avion, cela aura été un plaisir, jeune homme. Monsieur Dorlan m’a également embauché pour mes qualités de gestion de crises et mes qualités dans les relations humaines. Un peu comme ce soir, si vous voyez ce que je veux dire.

Il s’inclina, retourna s’asseoir sur son siège de « comandant de bord » et termina
-Alors, si je comprends bien, vous et la secrétaire de Monsieur Dorlan, avez fait ce voyage uniquement pour téléphoner à votre mère d’un aérodrome de campagne, c’est ça ?

Charlène reprit d’un coup ses esprits et expliqua en deux mots que Monsieur Dorlan les attendait d’urgence dans sa villa de Cap Code. Elle lui demanda si la limousine de monsieur Dorlan était bien garée dans le hangar habituel. Elle ajouta :
-   Faudra patienter un peu, beau gosse, parce qu’il va falloir nous ramener. Et peut être rapido presto, OK, capt’aine ?

L’immense pilote, casquette toujours collée au sommet de son crâne, répondit par l’affirmative.
 La jeune femme le remercia d’un chaleureux sourire.  Le pilote en rougit jusqu’aux oreilles, et descendit la passerelle, histoire de se donner une contenance plus professionnelle. Il ne connaissait pas les rapports exacts de son patron avec cette ravissante jeune demoiselle, après tout.

Cinq minutes plus tard, Charlène, la charmeuse de pilote à casquette inamovible et Claude, cette fois au volant, filaient vers la villa de Nick. Ils espéraient tous deux le trouver là-bas et si possible en bonne santé.

Arrivé devant le portail de l’immense propriété de Nick, Claude, pris par ses pensées et par la chose qui l’habitait, ne ralentit même pas.
Si le portail en fer forgé, vola en éclat, il en fut de même pour l’avant de la limousine dont le moteur se mit à fumer immédiatement.
Charlène cria, dans un habitacle remplit d’air-bags gonflés devant comme sue les cotés de son auguste personne.
- Mais ça va pas dans ta p’tite tête ?  T’as pas pensé une seconde que j’avais le code              d’entrée !  Faut te faire soigner mon gars, t’es complètement barjot !

- S’cuses moi la belle secrétaire à son patron chérie mais quand je te dis qu’il y a urgence à retrouver Nick, c’est pas le moment de penser à ton p’tit confort, d’accord ma grande ?

Ce n’était plus Claude qui parlait mais un savant mélange de personnalités, alimentées par les brins végétaux qui avaient pris, cette fois entièrement, les commandes de son cerveau et enfoncé le pied du jeune homme sur la pédale de l’accélérateur.

La belle secrétaire ne reconnut même plus la voix qui s’adressait à elle. Elle préféra mettre cela sur son malaise dans l’avion et son état de fatigue. Plutôt que de parler pour rien, elle tenta de sortir de son sac sa lime à ongle. Elle se fit ensuite un devoir de percer un à un les énormes coussins gonflables qui la compressait et l’empêchait de voir le long chemin d’accès à la demeure de son patron.

Arrivé devant le perron de la villa ou même du manoir, tant la maison était massive, le pied de Claude écrasa la pédale de frein. Charlène hurla encore et se cogna la tête contre le tableau de bord. L’épaisse mousse amortit le choc et elle rebondit en arrière pour presque disparaître dans son moelleux siège.
- Heureusement qu’on a la super caisse du patron, mon p’tit père ! Parce qu’avec ma mienne, j’étais bonne pour des points de suture à la Frankenstein. Et toi de faire le garde malade, voir le mari comblé d’une estropiée pour le reste de ta vie, sombre crétin !

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