samedi 4 décembre 2010

chapitre 19 suite

Alors qu’ils sortaient de la chambre, Monsieur Dorlan semblait de plus en plus nerveux. Il ne cessait de se retourner vers la fenêtre du bout du couloir et marchait à une vitesse folle vers les ascenseurs. Comme si quelqu’un pouvait rentrer par une fenêtre située au neuvième étage d’un building en plein centre de Manhatan ! !
Le plus étrange se produisit quant ils sortirent de l’hôtel. Un attroupement s’était formé à une vingtaine de mètres de là. Dorlan, empoigna littéralement Claude par la manche avec une force ne lui laissant guère le choix pour se rapprocher. Il fendit la foule, Claude dans le rôle de la balle de ping-pong projeté contre les personnes que Nick Dorlan écartait sans ménagement.  Ils se retrouvèrent ainsi tous les deux au bord du trottoir. Un homme gisait dans une mare à deux mètres de là. Un chauffeur de taxi, l’air hagard, garé en travers de l’avenue, répondait à une horde de policiers.
Dorlan, le tenant toujours aussi fort, se retourna vers lui, blafard et déclara :
- Bien, c’est bien…  Je vais devoir partir dans peu de temps. Allons boire un verre au bar, ok ?
Une fois assis au comptoir avec une bière à la main, cet étrange personnage lui déclara :
- Claude, laisse moi parler. Ton travail m’intéresse depuis longtemps et je souhaite pouvoir t’en parler plus calmement. Je ne suis pas très bien aujourd’hui. Prend quelques jours ici, balade-toi, fais-toi plaisir et fait tout mettre sur la note de l’hôtel. Je te re-contacte dès que les choses iront mieux. Je dois régler quelques problèmes et je viens à Paris dès que possible. Là bas nous aurons le temps. Qu’en penses-tu ?
Claude ne pensait rien du tout ! Il était mal à l’aise. Mal à l’aise d’avoir vu un corps dans un sale état et mal à l’aise du comportement de son « hôte ». Il n’était pas venu pour faire du tourisme, non de dieu !
Sa nature pondérée repris le dessus et il répliqua :
- Comme vous voulez ! Si vous ne voulez pas me dire ce qui c’est passé aujourd’hui, libre à vous. Je repars demain à Paris. Réglez vos problèmes et si vous avez encore besoin de moi, nous nous reverrons à Paris si vous voulez. Ca vous va ?
- Merci, Claude. Je vois que tu n’as pas perdu ni de ton flegme ni de ta répartie ! Je suis un homme sérieux.
Il vida sa bière, se leva et, lui prenant la main, ajouta :
-  Je te promets que si je t’ai choisi, ce n’est pas au hasard. Et je te jure que ta vie va changer du tout au tout à notre prochaine rencontre. Bon, ne me juge pas sur cette journée. Je te promets de mieux me tenir la prochaine fois. Allez, salut gamin et à très bientôt.
Et il le planta là, au comptoir d’un bar, en plein New-York. Claude n’en revenait pas.

Le soir, après plusieurs heures de réflexion, affalé sur le somptueux canapé de sa « chambre », Claude décida de laisser une autre chance à Nick Dorlan. Il avait été visiblement secoué par une affaire. Affaire qui ne le regardait pas, en tout cas jusqu’à leur prochain rendez-vous. Si prochain rendez-vous il y avait. Et puis qu’avait-il à perdre ?
Après tout, il n’avait aucune autre offre de travail pour le moment. De plus, ce projet l’intriguait au plus au point. Et au moins, ce Dorlan sortait du cadre classique de son environnement universitaire carré, triste et ennuyeux à mourir.

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