mardi 21 décembre 2010

chapitre 25 fin

Alors, ils vous traqueront. Votre départ correspond à un nouvel envol pour notre histoire. Notre civilisation doit perdurer !
L'homme qui paraissait vieillit et à bout de force se retourna pour que les enfants ne voient pas  les larmes rouler sur joues. Après s'être essuyé du revers de sa toge immaculée, il regarda les enfants une dernière fois alors qu'ils se mettaient en marche.
Ishars s'adressa au vieil homme une dernière fois.
-     Tu peux nous faire confiance et nous comptons sur ta connaissance pour nous aider au travers de Raleish, ta fille. Bonne chance maître.
Sans montrer son émotion, il  proclama envers sa petite troupe :
-     En route. Notre destin nous appartient. Avançons sans crainte vers un avenir serein. Demha, prends la tête de notre groupe et trace la route à travers ces bois ! Ils nous protégeront des envahisseurs.
Demha, une jeune fille à la haute stature et à l'allure altière prit la tête du groupe et s’engagea, sur l'étroit chemin qui disparaissait dans la pénombre des bois. Les autres enfants suivirent sans mot dire. Ce que leur avait dit le père de Raleish leur suffisait amplement pour l'instant.

Le vieux maître regarda un instant la petite troupe s’éloigner avant que les branches et autres buissons ne s’emmêlent, fabriquant une barrière infranchissable. Le sage, l’air satisfait et plein d’espoir, se retourna. Les larmes roulant sur ses joues, son teint devenu diaphane lui donnait l’air d’un vieil homme qui sait que sa fin est proche.
Il commença à redescendre vers la vallée, méditant sur les chances du petit groupe d’enfants de survivre au monde extérieur. Il avançait sans crainte vers une mort certaine. Il avait accompli sa mission : donner une chance à la survie de leur civilisation.

Tout cela, Ishars pouvait le ressentir, comme il appréhendait l'état d'esprit de chacun des membres de son groupe. Il se sentait en pleine confiance maintenant que son nouvel allié avait terminé établir l'ensemble des connexions avec son cerveau. Son champ de vision cérébral s'était tellement élargi maintenant. Totalement rassuré, il acceptait sans retenue le flot d'informations qui lui parvenait sans cesse. A cet instant, une route détaillée du chemin qu'ils allaient devoir parcourir lui et ses amis lui apparaissait aussi nettement que s'il l'avait déjà parcouru des centaines de fois.

Claude n'avait pas perdu une goutte des scènes qu’il venait de vivre, allongé sur son lit. Rassuré, il se décontracta et se laissa envahir, lui aussi, par un flot continu d'idées plus ou moins concrètes qu'il n'arrivait pas encore à canaliser et analyser complètement.
Instantanément, les ramures végétales qui l'immobilisaient se relâchèrent, se mirent en boule à la base de sa nuque. Après quelques instant, ces dernières se rétractèrent et disparurent, se réfugiant entièrement à l’intérieur de son corps.
Parmi toutes les choses qui parvenaient à son esprit, une seule revenait sans cesse, comme un signal. Nick était en danger. Il fallait le prévenir d'urgence. Des risques qui pouvaient s'abattre sur lui.
Claude se leva et se saisit de son portable, resté dans la poche de son manteau. Il reçut un choc en voyant la date que son téléphone indiquait. Trois jours s’étaient écoulés depuis qu’il avait ouvert la boîte.
Lui n’avait eu la sensation de n’avoir passé que quelques heures, allongé sur son lit. Visiblement cette fibre végétale, si spéciale, avait une notion du temps très différente de celle du commun des mortels.
Il intégra aussitôt que cela serait son quotidien, à présent. Cela faisait décidément de nombreux changements. Mais une confiance nouvelle l'habitait. Il se sentait fort et sur de lui comme jamais.
Il ne s'attarda donc pas plus longtemps sur ce sujet et composa le numéro de téléphone de Nick sans perdre une seule seconde.

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