jeudi 9 décembre 2010

chapitre 22

CHAPITRE XXII


 


DEUIL ET RESURRECTION DU PERE D'ANUA



 


Cela faisait moins de quatre heures que Raph avait rejoint Anua à son appartement. Et voilà qu’ils avaient déjà, broyant toujours du noir dans la chambre. Ils filaient déjà tous deux, escorté par la police de Westmorland, vers les eaux du bayou où l'homme au gabarit de catcheur géant avait affirmé que le corps de son père se trouvait. Ils volaient sur l'eau sur les versions modernes des hydroglisseurs qui avaient été rendus célèbres par la série télé "Flipper le dauphin".

Anua avait fait un bref récit de son aventure à son meilleur ami et abandonné Billie à son triste sort, couchée dans la chambre. Elle n'arrivait pas à se remettre du choc de l'intrusion puis de la bagarre des deux énergumènes. Elle ferait le maximum pour sa meilleure amie plus tard. L’heure n’était pas au chagrin et à cet instant, Anua ne désirait qu’une chose : retrouver son père.

Elle s’était visiblement montrée convaincante. Moins de dix minutes après, ils s'étaient envolés pour un rapide tour d'hélicoptère jusqu'à Westmorland. Impressionné par sa plaque du FBI les policiers locaux ne s'étaient pas fait prier pour réquisitionner les trois hydroglisseurs des gardes forestiers.

Anua tentait maintenant de faire le vide en son esprit pourtant très chahuté en cette journée pour tenter de localiser le lieu où les assassins de son père avaient jeté son corps. Elle demanda à Raph de faire stopper le vacarme des immenses hélices qui se trouvaient à l’arrière des engins sur lesquels ils se trouvaient. Il fit arrêter les moteurs d’un coup de talkies-walkies, sans poser de question.

Anua tenta rejeter tout stress de son esprit. Alors qu'elle fermait les yeux pour une nouvelle tentative de localisation, Raph lui susurra à l'oreille :

- s'cuse moi la belle dormeuse mais est-ce que t'entends ces gémissements ?

Anua qui n'arrivait pas à visualiser les lieux autrement que par une vision d'un grand immeuble de vitre et d'acier, rouvrit les yeux, abandonnant toute velléité de comprendre sa vision.

Bon sang, y'avait une ville la dessous ou quoi ! Pensa t’elle avant de se concentrer sur ce que Raph disait.

- Ecoute, y'a du bruit qui vient du renfoncement, là, dit il en désignant une avancée rocheuse cachant un long secteur de rivage. Son index indiqua à Anua où regarder. Redémarrez et amenez-nous là-bas, ajouta t’il à l'attention du pilote de l'hydroglisseur.

L'énorme hélice, empêchait de nouveau d'entendre quoique ce soit mais en arrivant en vue du renfoncement l'engin faillit bien chavirer sous les sauts hystériques d'Anua .

Son père était là, allongé sur le dos quelque chose dans lui obstruant la bouche l'empêchant de crier. Mais les moulinets désespérés qu'il faisait avec ses bras, ne laissait aucun doute quant à son état. Il était bel et bien vivant.

Alors que le pilote tentait de s’approcher sans heurter les énormes barres rocheuses que formaient la berge, Anua poussa un cri d'effroi. L'œil gauche de son cher papa pendait sur sa joue en se balançant à chacun de ses mouvements. Sa chemise déchirée laissait entrevoir de longues traînées rouge-brunes. Elles prouvaient le sang que son père avait perdu et créèrent une panique indescriptible dans le cœur de la jeune femme.

Raph qui avait compris la gravité de la situation en un instant, demandait déjà dans son talkie-walkie l'envoi d'un hélicoptère pour venir chercher Monsieur Petersen en urgence absolue.

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