lundi 6 décembre 2010

chapitre 20 fin

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Quatre heures ! Quatre heures seule à tourner dans le salon à attendre de Raph. Elle était sure qu’il faisait de son mieux pour faire le trajet entre Dallas et ce coin perdu en Californie du sud où Anua avait accepté de résider le jour où elle avait signé son contrat de travail avec la fondation "Pharmacorp". La fondation, branche d'une multinationale de produit pharmaceutique, exigeait que les personnes qu'elle subventionnait habitent dans un rayon de cinquante kilomètres autour de leur centre de recherche ultra moderne de San Diego. Si les plus grand chercheurs, toutes disciplines conjuguées, s'y étaient pliée, Anua n'avait pu qu'accepter cette clause du haut de ses vingt-trois ans. Et voilà pourquoi elle attendait depuis, ce qui lui semblait une éternité son Raph vêtu de ses habits de sauveur, son super héros alias « Flegmator ».
Quant à Billie, d'habitude si efficace dans la résolution des petits soucis de la vie et prête à tout sacrifier pour aider sa meilleure amie, avait visiblement le cerveau bloqué sur la case "besoin de récupérer». Elle dormait toujours d'un sommeil agité et ne s'était levée, l'œil hagard, que pour satisfaire à besoin naturel. Juste une pause avant de repartir pour un tour sous la couette, sans un mot, pale comme un linge.
Enfin la sonnerie de son portable, un son de clairon militaire qu'Anua avait attribué à Raph, se fit entendre. Elle se rua vers l'appareil posé sur le velours vert du canapé et prit l'appel.
Dans une cacophonie de crachotements et grésillement en tous genres, elle réussit à comprendre qu'il était parti de l'aéroport de Los Angeles il y a deux heures, et qu'il serait chez elle sans moins de trente minutes. Une petite demi-heure, si la police de la route ne l'arrêtait pas pour conduite dangereuse, lui retirait sa précieuse plaque estampillée FBI et le jetait dans sombre cachot.
Au grand étonnement de Raph, aucun rire ne vint ponctuer sa blague, certes de mauvais goût à cet instant, mais qui était coutumière dans leur relation. Entre eux, la moquerie et l'autodérision était de mise. Dans le cas présent, elle était simplement destinée à détendre l'angoisse étouffante qu’il avait sentie dans la voix d’Anua. Elle lui répondit de se dépêcher d'une voix diaphane et éclata en sanglots avant de raccrocher. Raph surprit de l'entendre pleurer pour la première fois, appuya inconsciemment encore un peu plus fort sur l'accélérateur.
Il était arrivé quelque chose de grave à Anua. Les salops qui lui avaient fait du mal allaient le payer cher, il s'en fit le serment ! Slalomant dans le trafic comme dans l'éternelle poursuite automobile des films d'action, il commença à se concentrer sur ce qu'il savait d'Anua. De sa forte personnalité, de ses étranges dons qui l'avait tant aidé et des moyens qu'il pourrait mettre en œuvre pour lui venir en aide.
- Enfin, dès qu’elle m’en aura dit un peu plus sur ce qui était arrivé, pensa t’il à propos de celle qui pouvait faire battre son cœur.

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