dimanche 5 décembre 2010

Chapitre 20.. Une autre vue ...

Chapitre XX



De l’autre coté de l’histoire.



Dix jours plus tard, à New York, plus de quatre-vingts agents du FBI quadrillaient entièrement le périmètre de l'hôtel Plazza. Snipers, brigade d’intervention, agents en civils tous étaient là. Ils avaient tous en tête les dessins de l'homme à abattre tirés de la description ultra précise d'Anua. Raph se trouvait bien évidemment sur place et coordonnait les agents depuis une fourgonnette banalisée garée sur le trottoir à cent mètres de là, face à l'hôtel. Il y était inscrit sur ses flancs en grosses lettres "Plomberie Furk et fils". Ce nom et ces couleurs et qui faisait marrer plus d'un agent pour ne pas dire l'ensemble des forces de police présentent sur le terrain, était surmonté d'un logo. Un superbe dessin où s'enchevêtrait de multiples tuyaux de toutes les couleurs, plus criardes les unes que les autres. Raph répétait à volonté qu’autant être le plus visible possible si l’on voulait rester immobile dans un des plus beaux quartiers de New-York.

Inutile de préciser que l'ensemble de l'opération, du véhicule au nom des hommes présent ce jour là avait été choisi par Raph en personne. Il avait planifié avec l'aide d'Anua les moindres détails de l'arrestation. C'est d'ailleurs elle qui lui avait dit que le tueur se contrefichait d'être repéré ou pas. Seul comptait sa "mission".

D'où l'aspect voyant du véhicule. Pas vraiment discret le van, il est vrai mais redoutablement efficace à partir de l'instant qu'il n'était pas repéré par la proie recherchée. Raph voulait vérifier en premier lieu la justesse des dires d'Anua. Ce véhicule était, à l’inverse de son apparence criarde et vieillotte, un concentré de technologie. Il était en effet suréquipé des derniers gadgets Hi-Tech susceptibles d'aider à la capture de ce tueur si particulier.


L'équipement avait également choisi par Raph et Anua lors d'un dîner dans un restaurant japonais. L'un comme l'autre avait attendu cette date impatiemment pour passer enfin un peu de temps ensemble. Et même s’il n'y avait pas eu de place pour la romance lors de ce repas, les deux jeunes gens en étaient ressortis toujours plus proches, surs des sentiments qui commençaient à naître entre eux.


Le tueur fut repéré sur la façade Est de l'hôtel alors qu'il passait du huitième au neuvième étage avec une aisance reptilienne qui glaça le sang de l'agent qui le premier, le vit dans la lunette de son fusil.

- Comment avait-il bien pu arriver jusqu'à là sans qu'on le repère, non d'un chien, jura Raph en jaillissant de sa fourgonnette. Il se souvint alors des paroles mystérieuses d'Anua quand elle lui avait raconté ce qu'elle avait vu lorsqu'elle se trouvait dans la tête du monstre comme elle le surnommait durant leurs conversations :


  • Il peut apparaître n'importe où. Ce monstre n'est pas fait comme toi et moi. Il ne ressent rien de positif, son seul but est la destruction totale de certaines personnes. Il a été élevé pour cela, et pour tout te dire, il a ça dans ses gênes. Il reçoit des ordres et les appliques. Mais qui commande cette machine à tuer, je n'en sais rien. J'avais bien trop peur pour m'attarder dans cette âme sombre. J'avais trop peur qu'il m'entraîne dans son schéma de pensée, que je reste bloquée dans son esprit ou de devenir comme lui pour toujours.


Anua, saisit le bras de Raph et ajouta :

- Soit prudent avec ce gars, s’il te plaît ! Quand je te dis que c'est un monstre et qu'il est différent de nous, je ne rigole pas. Ce n'est pas un homme à par entière. Cette chose, cette aberration est donc totalement imprévisible pour nous.


Le tueur interrompit son ascension pour se retourner face au vide, comme s'il se savait observé. Après quelques secondes, il fixa la caméra qui le filmait depuis la camionnette et afficha l'espace d'un instant une esquisse de sourire. Puis toute expression disparue de son visage et le monstre se remit en mouvement.

Raph se dit plus tard, au visionnage de la vidéo qu'en effet, cet homme ne ressemblait que de loin au commun des mortels.

L'assassin, qui se savait traqué, bondit d'une corniche à l'autre et grimpa de trois étages, à une vitesse incroyable. Il tentait maintenant de trouver un recoin où se dissimuler.

L’agent Furck, qui voyait la scène, aidé de ses jumelles, demanda l'autorisation de faire intervenir ses agents pour tenter le bloquer entre deux niveaux et de le récupérer vivant.

Ses supérieurs ne furent pas de cet avis et préférait une solution beaucoup plus radicale.

Le tueur essayait maintenant de pénétrer dans l'hôtel par une des fenêtres du dix-huitième étage en se balançant, seulement accroché à un rebord de fenêtre par les dernières phalanges de sa main gauche. Il était visiblement pressé de se soustraire à la surveillance dont il faisait l'objet.

Raph entendit l'ordre dans son talkie-walkie. Une fraction de seconde plus tard, une balle tirée par l’un des snippers planqués sur tous les toits et autres postes de tir possibles, toucha l'homme en pleine tête.

Sa chute fut vertigineuse. Personne n'aurait pu encaisser un tel choc. Même pas ce psychopathe tant redouté. Finalement, ce n’était qu’un homme. Anua avait sûrement exagéré pour le protéger. Cette idée ne lui déplaisait pas du tout, bien au contraire.


Pourtant, à peine eut-il touché le sol, après une chute de plus de quarante mètres qu’il se mit à ramper tant bien que mal sur le macadam. Comment pouvait-il encore bouger ?


Raph avait vu de nombreux corps victimes de défenestration. La majorité d’entre eux, tombé de bien mois haut que ce tueur, présentaient de graves traumatismes crâniens, pour utiliser le jargon médico-légal. Ils avaient en fait la tête totalement exposée. Sans parler des membres brisée en mille morceaux et des colonnes vertébrales qui ait subit des dommages irréversibles.


Le crâne de cette chose maléfique, dont il manquait le côté droit, laissait s'échapper un liquide rosâtre qui formait une traînée derrière lui. Mais rien ne semblait ne pouvoir l’arrêter.

Il continua d'avancer jusqu'au bord du trottoir et trouva la force de regrouper ses membres brisés pour, dans un dernier sursaut, se précipiter sous un taxi, qui commençait à ralentir en direction du bord de la chaussée pour prendre en charge un client.

Quand les forces de police arrivèrent, il était trop tard. Le mystérieux "tueur du mémorial" comme l'avait surnommé la presse à scandale, avait rendu son dernier soupir.


Anua ne fut guère surprise de ce dénouement. Elle qui avait pénétré les pensées les plus secrètes du tueur, savait bien qu'il n'était animé que par la chasse, la traque et la réussite des missions qu'on lui avait attribuées. Il se fichait éperdument de lui-même. Il n'agissait pas en individu détraqué mais obéissait à une autorité supérieure, oeuvrant à l'accomplissement du dessein de celle-ci. Anua avait appris une chose en s'introduisant dans l'esprit du "chaman". Il s'agissait d'une communauté ancienne et cloisonnée de manière à ce que ses membres ne puissent révéler, en cas de capture, le moins de renseignements possible. Et si cette organisation était restée floue pour Anua, elle l'était certainement tout aussi floue pour le tueur.

La mort qu'il donnait si volontiers lui était totalement égale pour sa propre personne. La violence et la mort régissaient son univers. Sa vie n’avait aucune importance. Seule la réussite des missions qu'on lui octroyait, importaient. Là non plus, Anua n'avait pu comprendre la manière dont cette clique d'hallucinés schizophrènes fonctionnait où même de quel type de personnes elle était composée.

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