mardi 7 décembre 2010

chapitre 21

Chapitre XXI


Claude, second rendez-vous


 

Le premier entretien avec nick Dorlan avait été un fiasco.  Claude espérait que celui-ci serait productif et répondrait à ses questions.

Dans leurs échanges de mails, ils avaient abordé plus précisément le sujet. Dorlan lui avait longuement expliqué les moyens inimaginables pour lui, dans lequel Claude allait pouvoir travailler. Les moyens humains et financiers que Monsieur Dorlan avait promis de mettre à sa disposition, s'il acceptait de s'installer aux Etats-Unis, ne trouvaient nul équivalent en France voire dans toute l'Europe.

Un point le faisait cependant tiquer : OGM !


Si la protection de l'environnement était son cheval de bataille, l'utilisation du terme génétiquement modifié le faisait grincer des dents. Sa thèse qui portait sur ce sujet avait amené Claude à se méfier au plus haut point des sociétés privées se lançant dans la génétique. Il pensait que seuls des organismes d'état soumis aux règles internationales en la matière garantissaient un minimum de dérapages, là, où une erreur pouvait avoir des répercussions définitives sur la nature.


De l'autre côté, Claude savait pertinemment qu'outre atlantique la recherche était presque entièrement financée par le secteur privé et que cette concurrence entre sociétés donnait à la recherche un dynamisme inconnu en Europe.

Le mois dernier à New York, Monsieur Dorlan lui avait juste expliqué, entre deux coups d’œil vers la fenêtre de sa suite, que ce programme avait un objectif planétaire mais que le centre de recherche se trouvant en Californie. Il aurait donc à s'installer là-bas.


  Lui le petit étudiant qui terminait ses études de sciences de l'environnement et de génie génétique appliqués à protection de l’environnement n'avait pour l'instant, à se mettre sous la dent, qu'une vague proposition d'embauche de la part du CNRS.


La seule chose qui l'empêchait de sauter de joie et de partir sur-le-champ, était son attachement irrationnel pour l'île où il avait grandi et ou il se rendait chaque fois que possible, la Corse. C'est sur cette île qu'il s'était épris d'amour, oui, c'était bien le terme ; d'amour pour la nature. Cette montagne plantée en pleine Méditerranée et patrie de Napoléon et de Paoli, s'il vous plaît, Claude la connaissait en long, en large et en travers.


La Corse, où plus quatre-vingt-dix pour cent de la population vivait sur le bord de mer, laissait à Claude des espaces naturels dont l’homme s’était retiré progressivement depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Lui, aussi loin qu’il se rappelle, était resté fidèle à son village reculé, niché à flanc de montagne.

Cet état d’abandon de l’intérieur, difficile d’accès, lui avait permis de profiter gratuitement d’un laboratoire naturel géant.

Enfant solitaire, il avait mis à profit ces successions de vallées et de montagnes, un sanctuaire végétal qui n'avait plus vu d'homme, par endroits depuis plusieurs siècles, pour développer son amour inné de la nature et plus précisément de la flore.


Il avait pu ainsi mettre en œuvre ses théories novatrices concernant la botanique après maintes expériences sur ces étendues végétales quasiment vierges à seulement une heure et demie de Paris. Il allait d'ailleurs défendre sa thèse de doctorat le mois prochain et enfin terminer ses études. Il n'avait pourtant que vingt-deux ans.

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