mardi 14 décembre 2010

chapitre 23, fin

Il se força à lâcher la main de son interlocuteur, toussota deux fois le temps pour lui de reprendre ses esprits, priant pour qu'il n'y ait pas d'autre incongruité dans l'heure qui allait suivre. Il reprit la parole de nouveau calme et plein d'assurance:
-      Bien, asseyons-nous !
Claude obtempéra sans piper mot. Il ne savait plus quelle attitude prendre face à ce personnage pour le moins désarçonnant. 
- Il est saoul ou quoi , pensa t’il un peu trop fort.
En tous cas, il était encore bien différent de l'homme d'affaire étrange qu'il avait rencontré, voilà quelques semaines en arrière à New York.
Claude l’avait trouvé sympathique dans ce drôle de premier rendez-vous. Bien sûr, il y avait eu son attitude hypertendue et  cette et son obsession à aller voir le corps d'un homme qui s'était visiblement défenestré, alors qu'ils sortaient de l'hôtel où ils s'étaient vus en coups de vent.  Et même s’il avait insisté pour s'approcher, comme pour distinguer les traits du cadavre entouré de dizaines de policiers armés jusqu’au dents, cela le changeait de ses professeurs et autres chercheurs qu’il fréquentait en France. Nick lui avait simplement expliqué qu'il avait un ami dépressif qui habitait cette ville et qui menaçait perpétuellement de faire "un grand saut pour terminer en beauté !" Il voulait juste vérifier si ce n’était pas lui.
Mais, malgré ces anomalies comportementales, il ne pouvait s'empêcher de trouver Nick attachant, sans vraiment savoir pourquoi.
Il est vrai qu'il n'avait jusqu’à là, rencontré qu’une bande les vieillards cacochymes devant qui défendre ses théories novatrices en matière d'évolution des végétaux équivalait à démontrer que la terre est ronde aux religieux du moyen âge.
Ces même « caciques-je-sais-tout » qui régissaient les hautes instances scientifiques françaises et qui se montraient pour le moins frileux et bien trop politisés face aux projets qu'il défendait. Il avait devant lui un personnage d'une autre dimension, ça, c'était sûr !
Il restait à voir s'il pouvait travailler avec lui et lui accorder son entière confiance.

Enfin, ils commencèrent à discuter ! Dorlan paraissait avoir retrouvé son sang froid et lui expliqua clairement à ce qu’il lui proposait.
Et Claude ne fut pas déçu. Ses rêves les plus fous prenaient formes !
Oui, il aurait la responsabilité de décision sur l’ensemble de ses recherches, sur le fond et la méthode de travail. Il pourrait choisir ses collaborateurs et même le lieu de ses expérimentations, dès qu’elles seraient prêtes à démarrer.

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