mercredi 1 décembre 2010

Chapitre 18 suite

C'est à ce moment qu'il commit l’erreur qui venait récompenser Anua dans sa volonté de tenir dans un esprit aussi ténébreux. Le monstre, il n’y avait pas d’autre mot pour définir l’homme dont elle lisait toutes les pensées, laissa son esprit vagabonder. Son sale boulot achevé, il pensa un court instant à sa prochaine mission, c’est ce terme qu’il utilisait pour y penser.
La mission devait se dérouler lundi en huit à l'hôtel Plazza de New-York à dix-huit heures. Sa cible était un homme, visiblement un homme qu’il connaissait et haïssait au plus au point. Anua était sure du lieu et de l'heure, le tueur y pensa de manière obsessionnelle.
Comment pouvait’il penser à quelque chose qui devait
Le meurtrier pensa de nouveau à ce qu’il devait faire pour terminer sa besogne. Anua arriva à se dire que cette partie du programme ne l’amusait pas du tout.
Elle fit un effort démesuré pour quitter cette âme noire, et réussi à prendre de la hauteur. Elle planait maintenant peu au-dessus de la maison.
Elle avait une vue d’ensemble de la scène, et pris même un moment de repos pour emmagasiner et faire le point sur les informations qu’elle avait recueillies. Anua en avait besoin après avoir vécu ce qu’avaient ressenti les douleurs et vilenies des personnes rencontrées lors de ce drame.

 Anua planait toujours au-dessus de la maison. Elle vit le monstrueux chaman sans âge garer sa camionnette devant la maison, y jeter les corps comme s’il terminait un petit déménagement, en sifflotant. Le tueur sadique roula « tranquille comme Baptiste » jusqu'au champs de bataille d'Ackia puis termina son œuvre. Il découpa ce qui restait des cadavres à l'aide d'un outil de boucherie retrouvant pour l’occasion une joie incommensurable.
Enfin, il disposa méticuleusement les morceaux de corps, comme la police les avait retrouvés. Pendant tout ce temps, il chantait une incantation tout en riant aux éclats devant son "œuvre d'art". Cette fois Anua reconnue la langue de la prière mais cela n'avait aucun sens. Un langage parlé par ce que l’on nomme l’époque Obeïde. C’était incroyable !

Elle avait étudié cette période longuement lors d'un séjour dans le golfe persique alors qu'elle faisait des fouilles près de la ville de Samara lors de sa dernière année de doctorat.
Ce langage, ancêtre du sumérien, avait disparu depuis plus de sept mille ans et n'avait de toute manière rien à faire en Amérique du Nord, aujourd'hui comme il y a deux cent cinquante ans

"Mort à ceux qui ont eut la faiblesse de ne pas nous éliminés à l'aube de notre règne !" S’exclama t'il pour terminer en ouvrant la portière du van. Et il reprit le volant avec l'attitude du livreur satisfait d'avoir terminé une journée de boulot de plus, sans repenser une seule fois à ce qu'il venait de commettre.
De retour à la vieille ferme, il termina sa triste besogne en l’incendiant. Puis il repartit, tous phares éteints, sur les pistes sinueuses, comme s’il faisait plein jour. Anua pouvait aisément le ressentir. Sa mission venait de prendre fin, le chaman ne pensait plus qu’à la suivante.
Son esprit était déjà totalement  sur l’hôtel "Plazza" à New York.

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