mardi 30 novembre 2010

Chapitre 18 suite

Puis la terreur la submergea une nouvelle fois quant un homme ressemblant trait pour trait au chaman vieux de plus de deux siècles apparut. Elle crut un instant que son cœur allait lâcher tant il battait vite.
Anua se reprit se raccrochant à la promesse qu'elle s'était faite de ne plus perdre totalement le contrôle de sa personne.

L'homme au regard de meurtrière de château médiéval épiait les six femmes par l’une des fenêtres du salon alors qu'elles dînaient visiblement plus détendue qu'à leur arrivée, soulagées de pouvoir partager leurs angoisses.
Il attendait le meilleur moment, non sans un certain plaisir. Le silence régnait. Seule la Lune était le témoin silencieux de l’euphorie de l'homme, au moment du passage à l’action.

Silencieux comme un chat, il escalada la façade de la ferme, une fois ses occupantes couchées. Il semblait littéralement glisser sur le mur et atteignit le toit avant de s'introduire à l'intérieur par un vasistas laissé ouvert par le vieil homme qui avait réouvert la maison. Elle était le "chaman". Elle ressentait tout le plaisir qu'il prenait pendant qu'il se faufilait dans le corridor desservant les chambres au premier étage. Anua sentit même le goût de l'adrénaline qui montait dans la bouche du tueur.
Il ne leur laissa aucune chance. Pendant dix minutes, il prit un malin plaisir à mettre un terme à la vie de ces innocentes avec les divers objets qui lui tombait sous la main. C'était un expert en mortalité précoce, une vraie encyclopédie du crime.
Sans laisser trop de traces de son passage, il réussit à les supprimer toutes rapidement. Il trancha la gorge à l'aide d'un tesson de verre des deux premières, écrasa la moelle épinière de la troisième de ses larges mains puissantes d’une simple pression de ses pouces.
Il agrémenta sa macabre tournée, juste pour le plaisir, en crevant les yeux deux dernières femmes alors qu'elles se mourraient déjà, la gorge tranchée.
Il les rassembla ensuite mortes ou agonisantes au rez-de-chaussée en les jetant tels de vieux sacs poubelles éventrés, avec un certain dégoût.
Pire encore, il pris un couteau sur la table et éventra ces pauvres femmes pour en sortir les fœtus qu’elles portaient. L’horreur ne s’arrêta pas là. Le chaman démembra avec grand soin les six futurs bébés. Comme s’il préparait de la volaille, juste avec ses mains. Un large sourire lui barrant le visage.
Anua flottait à présent, au-dessus du massacre. Elle était horrifiée, mais ce qu’elle avait vu, l’intriguait au plus haut point.
L’assassin s’agenouilla près de l’une des femmes sans se soucier de la mare de sang dans laquelle il se trouvait. Après un rapide coups d’œil, il la repoussa et se tourna vers les autres victimes. Ce n’était visiblement pas celle qu’il recherchait.
Après quelques minutes de labeur, il avait placé sur le dos, à l’écart des autres, le corps de deux des femmes. Les deux corps qu’il avait précédemment énucléé. Il préleva avec le plus grand soin, une substance corporelle à l’aide d’un ustensile ressemblant fortement à un large tube octogonal effilé aux extrémités. Il l’introduisit dans l’œil de ses victimes avec la minutie d’un chirurgien. Anua entendit clairement un bruit de succion mais ne put distinguer à quoi ressemblait réellement cet objet qui lui paraissait pourtant étrangement familier. Une fois sa macabre tâche accomplie, le monstre sans humanité,  rangea l’instrument dans la poche intérieure de sa poche aussi soigneusement que s’il était rentré en possession d’une sainte relique.

Anua se trouvant trop loin de la scène pour discerner et comprendre ce que faisait exactement le tueur, fit l’effort de réintégrer l’esprit de cet homme à l’âme noir, à sa grande répugnance.
Une fois de nouveau dans son esprit, elle sentit aussitôt le tueur se détendre. Il avait sa récompense. Il sentait contre son cœur le mystérieux tube et pensait déjà aux délicieux moments qui l’attendaient lorsqu’il s’injecterait le contenu de ses prélèvements post mortem.

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