vendredi 5 novembre 2010

chapitre 10, 2 pages

CHAPITRE  X

ENLÈVEMENT


La voix était brouillée électroniquement et paraissait celle de « Darth Vador ». La voix lui demandait si elle était bien Mademoiselle Petersen. Anua crue d’abord à une blague de l’un de membres de son équipe, eux aussi bien désœuvrés depuis la mise à l’index de leur patronne. La voix lui enjoignit d’écouter et de ne pas l’interrompre. Rien ne serait répété. Anua analysa rapidement la situation et sentit le danger planer au-dessus de sa tête. Elle se ravisa de toute raillerie et écouta en tremblant le message qui allait lui être délivré.
- Ne dites plus rien à partir de cet instant et ne prenez aucunes note. Bien compris Mademoiselle Petersen, annonça la voix métallique.
- Oui, je suis prête, dit-elle sur un ton tremblotant, redoutant maintenant le pire.
- Ne dites rien, ne répétez rien répéta la voix sur un ton sec qui commença à lui faire craindre le pire.
Le pire fut très rapidement dépassé quand elle reconnut le son de la voix de son père.
- Chérie, je me trouve actuellement retenu par des hommes qui m’ont enlevé alors que je me rendais au club pour déjeuner. Tu peux vérifier, je n’y suis jamais arrivé. S’il te plait, fait exactement ce qu’ils vont te demander. Il en va de ma vie. Ne préviens pas les autorités, il en va de ma vie, je te le répète ! Je t’en supplie, fait ce qu’ils te disent. Je t’aime et écoute bien ce qui suit.
La voix métallique prit le relais sans interruption :
- Votre père est entre nos mains. Si vous voulez le revoir, allez directement à la gare routière. Vous trouverez vos instructions sur une feuille de papier qui vous attend la-bas, collé sous la poubelle à gauche de l’entrée principale.
Un instant de silence. Seul un gémissement de son père parvint jusqu’aux oreilles d’Anua, accentuant encore le tremblement qui agitait maintenant ses mains.
- Lisez les instructions, mémorisez-les puis jetez-les dans cette même poubelle après avoir déchiré le papier. N’oubliez pas de le mémoriser ! Vous saurez alors ce qu’il vous faudra faire pour revoir votre père vivant. Vous avez quarante minutes pour vous y rendre. Foncez Mademoiselle Petersen ! Et gardez toujours en tête que nous vous observons.
La communication s’interrompit sur cette dernière phrase. Anua se sentit happée par le vide. Comme si on la poussait d’un avion en plein vol !

Anua consulta sa montre. Il lui restait vingt et une minute pour arriver jusqu’à la gare routière. Il lui en faudrait une bonne quinzaine. Heureusement qu’elle se trouvait en périphérie du centre ville. Mais ils avaient pensé à tout. Il lui resterait à peine dix minutes pour trouver le message, le mémoriser et le jeter. Là encore ils avaient bien prévu leur coup. Impossible pour elle de mettre un stratagème au point pour… Elle ne savait même pas pourquoi ils avaient minuté aussi serré sinon pour la tester et l’empêcher de prévenir les autorités. A cet instant, Anua n'avait qu'une seule question entête. Pourquoi s'en prenait-on à son père ?

Il s’était maintenant passé deux heures depuis qu’elle avait arraché nerveusement le message sous le fond de la poubelle. Elle n’y avait d’abord rien compris, vu l’état de stress dans lequel elle se trouvait. Anua était alors retournée à son appartement du centre ville et avait soigneusement recopié les symboles écrit sur le message. Elle avait facilement reconnu l’écriture, une fois qu’elle s’était obligée à se calmer par de petits exercices respiratoires et de relaxation qu’elle avait l’habitude d’utiliser pour faire baisser la tension qui pouvait l’habiter. C’était d’ailleurs son père qui l’avait inscrite à des cours de yoga pour limiter les effets de son caractère volcanique. Le message était rédigé en langue sumérienne de l’époque babylonienne, datant d’environ cinq mille ans quand Sargon « l’ancien » avait réussi à fonder le premier empire en Mésopotamie. La suite avait été pour elle un jeu d’enfant. Sa connaissance de cette langue lui avait permis de traduire cette brève petite missive en quelques minutes. Sa déception n’en fut que plus g
rande. Pourquoi se donner autant de mal pour fabriquer un mot qui contenait si peu d’informations intéressantes ?

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