samedi 6 novembre 2010

Chapitre 10, suite

Elle réfléchissait à ce qu’elle allait bien pouvoir en faire. Elle restait sur sa faim, se sentant complètement perdue. Anua relut le message encore une fois :
« Mademoiselle Petersen, félicitation pour votre discrétion ! Vous allez vous rendre à votre domicile et attendre. Nous vous contacterons d’ici ce soir, vingt heures. Habillez-vous en noir et attendez les prochaines instructions. Continuez comme cela et vous retrouverez votre père rapidement. Ne tentez rien de stupide. Nous vous surveillons en permanence. Comprenez bien que nous sommes prêts à tout pour arriver à nos fins ».
Elle n’avait eu aucun mal à mémoriser ces quelques mots et avait conscience de la menace qui pesait sur la tête de son père. Anua n’osait même plus téléphoner ou regarder par la fenêtre de peur de provoquer une mauvaise interprétation des ravisseurs de son cher papa. Elle ne savait jusqu’à quel point on la surveillait. Elle se tenait raide au milieu du séjour, la tête complètement vide.
Après un laps de temps qu’elle ne pouvait définir, Anua se ressaisit. Elle tenta d’analyser le message et la manière dont elle l’avait récupéré. Plus elle y pensait, plus elle se sentait prise dans un jeu d’action de « Play-Station ». Comme un avatar qui se faisait bouger en tous sens aux grès de volontés supérieures !
-Super ! Encore un fana des jeux virtuels ! Qu’est ce qui m’attend maintenant ?
Arrêtant de réfléchir, Anua chercha des vêtements noirs, comme il lui avait été demandé. Mais pourquoi faire ? Allait-on la faire suivre un jeu de piste toute la nuit ?

Son téléphone portable se mit à sonner. Elle se précipita vers la table base où il se trouvait enfoui au fond de son sac. Anua retrouva son portable, encore un cadeau de son père, au milieu d'un un fatras de papiers, produits de maquillage et autres petits objets que la majorité des femmes conservent, sans savoir pourquoi, à l'intérieur de leur sac à main. Farfouillant dans les différentes poches, elle finit par le retourner, le vida sur la table basse et mit enfin la main dessus.
Anua décrocha, le cœur battant la chamade. Mais elle reconnut la voix et essaya de ne pas laisser la boule qui lui nouait la gorge la submerger. Elle savait que les sanglots suivraient juste après. Au prix d’un gros effort, elle y parvint de justesse.

Ce n’était que Billie. Sa meilleure amie depuis l’université. A la fin de leurs études, elle s’était spécialisée dans l’archéologie sous-marine où elle faisait merveille. Son travail consistait à planifier les fouilles à venir puis à coordonner le travail des différentes équipes sur sites, en mer et en laboratoire. Billie travaillait actuellement sur un projet de fouilles. Une société pétrolière avait mis à jour une épave au large du Mexique. Il semblait que cela soit un galion espagnol prometteur du moins du côté des trésors qu'il renfermait d'après les premiers sondages. Dans ce type d’activité, il ne faut jamais cracher dans la soupe, avait-elle l’habitude de dire. S'il y avait de l'argent à se faire, tant mieux pour elle !
Mais, si Billie lui téléphonait aujourd'hui, c'était pour lui rappeler pour lui rappeler qu'elles avaient rendez-vous. Elles devaient se retrouver à la « résidence Petrersen », chez Anua, vers huit heures ce soir. Pour se préparer à sortir faire la fiesta version Billie. Anua avait accepté après de longues minutes de palabre de sortir enfin de sa tour d’ivoire et de retrouver le monde normal.
Après tout, faire la fête en compagnie de sa meilleure amie, apparaissait comme une halte bénéfique dans sa vie en enfer.

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