lundi 8 novembre 2010

Chapitre 11 et 2 pages, ah, le Lundi !!!

Il restait là, à terre, la main tendu pour récolter quelques pièces. Mais son esprit se concentrait uniquement sur sa première cible du jour. Ce cher petit avocaillons qu’il « téléguidait » depuis bientôt 6 mois pour qu’il soit prêt au bon moment.
Ce moment était maintenant imminent, et le jeune homme avachit sur le trottoir, en tremblait d’impatience.

Augusto Fuentes était pressé de rentré chez lui. Aujourd'hui, la bonne fée qui veillait sur lui depuis sa naissance l'avait définitivement propulsée au sommet. Il y était enfin arrivé, nom d'un chien. Et il ne devait rien à personne. Le "Loco-Motor" comme on l'avait surnommé dans son quartier dès sa quatrième année et son entrée à l'école primaire. Depuis ce premier jour où la maîtresse avait demandé à chacun ce qu'ils voulaient faire plus tard : "je serai un grand avocat qui grignotera les orteils des gringos". Cela avait provoqué l'hilarité générale de ses camarades, latinos comme lui, pour la plupart. Mais ses camarades et professeurs constatèrent au fil des années que l'absolue certitude d'Augusto se doublait d'une force de travail et de capacités intellectuelles hors du commun. Ses capacités et sa volonté étaient toutes deux mises à la réalisation de son rêve qui se précisait. A la grande satisfaction de son directeur, il améliorait à lui seul les statistiques de son établissement scolaire. Il voulait devenir, dès sa dixième années, un avocat d'affaire incontournable au plan national. Bien sur, à cet âge là, il ne s'imaginait pas qu'être un grand avocat d'affaire signifiait rester dans l'ombre des patrons et grosses multinationales qu'il aurait à défendre. Il n'avait pas pensé non plus que la plupart de ces magnats étaient pourris jusqu'à la moelle.
A son arrivée au cabinet « Mc Pherson and Bride » il y a neuf ans, on lui avait bien fait comprendre qu'il devait son embauche à son appartenance à la minorité latino. Cette minorité,   qui avait ces dernières années gagné un droit d'une représentation au sein des tribunaux après avoir investi les domaines de la politique et des médias.
Autrement dit, les "tex-mex", par la réussite de bon nombre d'entre eux se devaient de se trouver aussi de l'autre côté du prétoire et plus seulement comme prévenus. Là dessus, le vieux Mc Pherson avait été honnête. Augusto émargeait dans cette prestigieuse enseigne pour des raisons sans rapport avec son brillant parcours universitaire ni de ses victoires en tant qu'avocat commis d'office dans des affaires perdues d'avance de minables escrocs en cols blancs. Il était reconnu pour sa force de travail et sa finesse d’analyse, tout simplement.

Aujourd’hui, il avait gagné le procès de la séparation du couple Terenson. Et sa cliente, Madame Terenson allait toucher le pactole et ce n'était que justice. Cela restait primordial. Evidement, il allait gagner lui aussi un bon paquet de pognon. Mais la coquette prime qu'il allait toucher ne pesait pas lourd par rapport au "boom" professionnel qui l'attendait. C'était ça, là vrai raison de son euphorie.

Il allait pouvoir prétendre au titre  d’associer  chez « Mac Pherson et Bride ». Et à partir de là, les vrais affaires avec les vrais gros clients allaient arriver sur son bureau. Il aimerait tant se voir confier les dossiers "top confidentiel comme « Solder’s », cette mystérieuse société dont il n’avait toujours entendu parler qu’à voix basse ou de « Pharmatec  corporation », leader de l’innovation en terme de mises sur le marché de nouveaux médicaments à base de plantes. Cette firme devait sa réputation sulfureuse de par sa mise en cause par les médias de ses expérimentations secrètes sur l’homme et de ses tests rendus publics sur Internet par l'un de ses employés. Employé qui avait avoué dans la foulée qu'il avait agit par vengeance suite à son renvoi. Depuis, personne ne l'avait revu. Pour finir, l'activité de cette boîte se trouvait en pleine cambrousse, en Californie du sud avec un fonctionnement digne d'une secte. Alors oui ! Maître Fuentes désirait plus que tout voir de quoi il retournait en vérité. Car s’il s'était fait à l'idée de vivre dans l'ombre de ses clients, il voulait plus que tout, rentrer dans le secret des dieux…ou des maîtres des enfers du gros capital.
Augusto accéléra encore un peu plus le pas plongé dans ses pensées

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