dimanche 14 novembre 2010

chapitre 13 fin.

Le chasseur se mit à courir jusqu’à l’extrémité opposée du toit de l’immeuble. D’un bond prodigieux digne d’un Carl Lewis de la grande époque, il sauta par-dessus la rue perpendiculaire à celle du carnage. Il atterrit six mètres plus bas, en roulé boulé, au troisième étage de l’immeuble d’en face. Il Fracassa la fenêtre d’un appartement encore vide à cette heure de la journée, sans le moindre dommage pour sa propre personne.
Cela faisait neuf semaines qu’il avait noté avec soin les moindres déplacements des différents occupant de cet immeuble et visité les moindres recoins de cet appartement. Sans reprendre son souffle, il traversa l’appartement et sortit sur le palier. L’arme était dissimulée sous son long manteau qu’il avait pris soin « d’emprunter » dans le dressing room avec une paire de mocassin flambants neufs.

Anonyme parmi les habitants de cette résidence de standing il ralentit l’allure, prenant l’air dégagé de l’homme d’affaire se rendant à contre cœur à un dernier rendez-vous. La luxueuse sacoche précieusement serrée sous son bras et ses gants de cuir, trouvés aussi dans l’appartement, accentuaient encore l’aspect raffiné du personnage.
Ses yeux ne reflétaient plus autre chose que la contrariété de ne pouvoir terminer la journée avec sa famille. Il salua aimablement une femme élégante qui sortait de l’ascenseur. Il la salua sans relever la tête et s’engouffra dedans. Il descendit se permettant un large sourire jusqu’au rez-de-chaussée. Arrivé dans la rue, il entendit parfaitement les sirènes hurlantes des ambulances qui venaient constater le massacre perpétré à peine sept minutes auparavant.

Quand il se fut éloigné de trois blocs, un crissement de pneu aussi long qu’une nuit canadienne le fit largement sourire. Son initiation venait en fin de prendre fin. Une voix féminine, qui sentait l’expérience et la vodka à plein nez,  passa par-dessus le vacarme du trafic automobile.
- Allez monte, t’as réussi tes débuts mon p’tit chérubin d’amour. Viens faire un câlin à maman mon bébé !
En un éclair le sourire carnassier réapparu sur le visage de l’auteur du massacre. Il se retourna et sauta d’un bond de plus de deux mètres pour atterrir sur le siège du passager de la décapotable de luxe que conduisait celle qu’il considérait comme sa mère.
- Alors, t’as trouvé ça comment Carla ?
- P A R F A I T, répondit-elle avec une pointe d’orgueil dans la voix. Et elle s’autorisa un geste rarissime pour une femme de cette trempe. Elle lui caressa lentement la joue du revers de la main alors qu’elle redémarrait se fondant dans le trafic faisant fi des coups de klaxon qui provenaient de la petite centaine de véhicules outragés par ce manque de civisme inqualifiable.

Carla laissa passer cinq bons kilomètres avant de reprendre
-Ce soir, on va essayer de fêter ta journée avec le grand boss. Quand on va lui donner le précieux sceaux ! C’est que j’aimerai bien qu’on profite de ton succès pour qu’il nous confie la mission que j'ai en tête depuis un bout de temps. J’en un peu ras le bol de faire la nounou, mon roudoudou. Même pour toi, mio filio, finit elle en prenant le ton rauque de Brando dans le « Parrain ». t’es ok p’tit tigre ?

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